Réfugiés : La mobilisation du Fonds Arménien de France
Durant l’année passée, 30 maisons supplémentaires ont été rénovées et mises à la disposition des déplacés d’Artsakh, portant le nombre total de familles relogées par le Fonds à 61 (environ 350 personnes). Dans le cadre de son programme « habitation, réhabilitation, emploi », le Fonds Arménien de France assure aussi une aide matérielle aux familles afin de permettre la mise en place d’une petite exploitation agricole, leur garantissant une forme d’autosuffisance. Des semences, des plants de légumes et d’arbres leur sont fournis ainsi que, dans certains cas, une serre, des ruches et d’autres matériels.
*Vous pouvez également souscrire à la campagne de versements mensuels « L’Arménie, tous les mois », ou faire un chèque : Fonds Arménien de France, BP12, 75660 Paris Cedex 14.
Un grand merci d'avance pour votre générosité !
LES HAUTS-DE-SEINE RECONDUISENT LEUR SOUTIEN AU TAVUSH
Au Tavush, le programme agropastoral, soutenu depuis 16 ans par le Conseil départemental des Hauts-de-Seine, se poursuit. Le 31 mai dernier, Marie-Laure Godin, vice-présidente du CD92 en charge notamment des Relations internationales, et Hayk Ghalumyan, préfet du Tavush, ont reconduit la convention de coopération décentralisée pour les quatre prochaines années. Le nouveau plan intègre un projet d’agritourisme, dont les 12 premiers exploitants ont été identifiés. Ils seront très prochainement accompagnés dans le cadre d’un programme spécifique de formation (accueil d’hôtes, cours de cuisine, support marketing…).
Éducation et formations professionnelles
Le lycée professionnel Patrick Devedjian du Tavush, dont les effectifs ont grimpé à 400 élèves, a intégré, depuis septembre 2025, une nouvelle section « électricité », issue de l’EPYM de Chouchi, qui accueille déjà 20 élèves. De nouvelles formations aux métiers du bâtiment seront progressivement mises en place dans les prochaines années. La ferme-école de Lusadzor compte aujourd’hui 190 bovins et 259 ovins. En parallèle de sa propre
activité, la ferme est aussi un centre de formation pratique pour les élèves du lycée Patrick Devedjian.
Cette année, 90 élèves de la section agricole y ont été accueillis, ainsi que 14 stagiaires.
Par ailleurs, cinq familles d’élèves sélectionnées pour leurs mérites ont reçu une génisse pleine afin de pouvoir se lancer dans la production de lait. Pour ce faire, elles ont construit ou aménagé leur étable avec de l’eau et de l’électricité. Un suivi est assuré par les experts du Fonds. Cette démarche a pour objectif de responsabiliser les élèves et de les inciter à s’investir dans l’exploitation familiale.

Distribution de semis, de plants d'arbres et formation continue
Le soutien à l’agriculture se poursuit au Tavush : 35 976 plants d’arbres fruitiers ont été distribués à 2 277 familles. 2,59 millions de semis à 3 619 familles bénéficiaires. Au Gegharkunik, ont été distribués cette année : 7 350 plants d’arbres, 1,04 million de plants de légumes à 6 093 familles bénéficiaires dans 52 villages. En 2025, au Syunik : 1,7 million de plants de légumes ont été remis à 5 500 familles et 36 000 plants d’arbres fruitiers à 250 familles. 200 ruches ont été offertes à 50 familles et 30 moutons de race « Blanche du Massif Central » ont été cofinancés pour un groupement d’agriculteurs du village de Nerkin Khndzorek.
L’année 2025 a aussi vu le déploiement d’un plan de formation destiné à 201 agriculteurs répartis dans 14 communes, formés en maraîchage et en arboriculture. Selon les besoins, ces formations ont été assurées par deux experts venus spécialement de France et deux professeures de la faculté d’agronomie d’Erevan. Des supports pédagogiques (livrets, fiches techniques…) ont été élaborés et distribués.

Adduction en eau potable, irrigation et partenariats
Les réalisations liées à l’eau (adduction et irrigation) ont également été intensifiées, grâce notamment à des partenariats fructueux. Dans le village de Berkaber, au Tavush, les travaux d’adduction en eau potable ont commencé. Ils permettront aux 420 habitants, à la mairie, à la maternelle et à l’école d’avoir de l’eau potable au robinet. Ce projet bénéficie du soutien financier de la Métropole Aix-Marseille-Provence et de l’Agence
de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Dans la région du Syunik, plusieurs projets d'adduction ou d'irrigation ont été réalisés ou sont en cours : village de Bardzravan (94 habitants), avec le soutien de Bordeaux Métropole et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne ;
village de Nrnadzor (135 habitants), avec le soutien de la Fondation Boghossian et du Programme Alimentaire mondial de l’ONU ; village de Lehvaz (663 habitants), dans le cadre du dispositif R2D, soutenu par dix pays de l’UE, la Suisse et la Banque européenne d'investissement ; village d’Angeghakot (800 habitants) ; village de Kashuni (30 habitants).
Un partenariat solide avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a permis de mener à bien un certain nombre d’actions, et de signer plus récemment un accord-cadre pour la réhabilitation du canal d’irrigation de
36 km de Spandaryan, crucial pour l’agriculture du Syunik.
Serres et matériel agricole
La distribution de serres s’est poursuivie cette année, avec 37 unités de 100 m² distribuées et 300 matériels agricoles (motobineuses, pulvérisateurs, etc.) remis à 150 familles. Ces équipements permettront à chaque famille de produire 1,4 tonne de légumes par an.
Une démarche a également été initiée pour soutenir la création de groupements d’agriculteurs et de coopératives par les bénéficiaires du Fonds Arménien, en les mettant en relation avec des entreprises de transformation agroalimentaire. Un séchoir à fruits a ainsi été acheté par le Fonds Arménien et mis à disposition.

Le grand canal du Syunik va reprendre vie
Un vent d’espoir souffle sur tout le nord du Syunik, cette province méridionale d’une importance stratégique pour l’Arménie. Le 18 septembre, le Fonds Arménien a entamé les travaux de rénovation des 32 km d’un grand canal d’irrigation qui n'est plus exploité depuis plus de trente ans. La remise en service de cet ouvrage permettra d’irriguer jusqu’à 2 800 ha de terres. L’agriculture sera relancée et quelque 4 350 personnes vivront mieux.
Voici l’histoire de la naissance d’un projet appelé à constituer un tournant dans l’économie du Syunik. Le canal de Spandaryan a été construit dans les années 1940. A l’époque, il constitue une colonne vertébrale de l’agriculture provinciale, notamment pour les céréales, que l’Arménie importe en grandes quantités. Néanmoins, faute d’entretien, l’ouvrage se dégrade ; il ne servira plus, ces trente dernières années, que pour de brèves périodes, par intermittence, et avec de grosses pertes d’eau, jusqu’à s’arrêter complètement de fonctionner il
y a 3 ans. Les terres ne sont pas irriguées, la situation économique des habitants de la région en souffre, l'exode rural s'accélère.
Une approche pragmatique : On commence par le tronçon le plus rentable
Le Fonds Arménien de France s’est saisi de cette problématique peu après le début de son implication dans le développement agricole du Syunik en 2021. Plusieurs visites de terrain ont été nécessaires pour dresser un état des lieux précis. Ont participé notamment Vazken Andréassian, directeur de l’UR HYCAR de l’INRAE en France, David Alexandrian, ingénieur Arts et Métiers ParisTech, chef des projets du Fonds Arménien de France au Syunik,
sous la supervision de Michel Pazoumian, responsable des projets de développement agricole du Fonds. Des discussions ont été engagées avec le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations- Unies, déjà partenaire du Fonds dans plusieurs autres projets. De son côté, la France, qui accorde une attention particulière à la valeur stratégique du Syunik, décide d’apporter une aide financière au PAM, pour contribuer à la participation de celui-ci à la rénovation du canal. Le PAM mène aussi une étude socio-économique sur l’impact du projet.
Le Fonds Arménien Mondial lance alors une étude technico-économique de faisabilité. Verdict : il faut plus de 5 millions d’euros pour réhabiliter l’ouvrage, et aussi quelque 1,5 million d’euros pour le doter des réseaux secondaires indispensables. Or, le Fonds Arménien de France ne dispose que d’environ 1,1 million
d’euros et le PAM peut contribuer avec 600 000 euros.
Que faire ? Fallait-il attendre que la totalité de l’argent soit disponible, mais alors quand le serait-elle ? Ou alors adopter une autre méthode de travail, plus pragmatique, plus rentable ?
C’est cette deuxième voie qui a été choisie. Ainsi, au lieu de commencer au km 0 et d’avancer progressivement vers le terminus du canal, situé à 32 km en contrebas, il a été décidé d’entamer la rénovation par le tronçon où les pertes d’eau sont les plus importantes, qui peut être remis en service le plus rapidement et permettre d’irriguer le plus de terres. Cette partie du canal commence au km 10 et va jusqu’au km 18,5. Son coût ? quelque 1,2 million d’euros, auxquels s’ajouteront environ 500 000 euros de réseaux secondaires. Durée prévue des travaux pour ces 8,5 km : environ 6-9 mois, hormis les aléas climatiques. En somme, les travaux ayant
été lancés en septembre 2025, on peut espérer voir l’eau couler en été 2026, car on doit marquer un temps d’arrêt en hiver à ces altitudes (>2 000 m). A lui seul ce premier tronçon, qui ne représente que le quart des dépenses totales, permettra d’irriguer la moitié des terres prévues, soit plus de 1 000 ha, dès 2026. Un pari gagnant !
Six personnalités, pelles en main, dans les fières montagnes du Syunik
Et c’est ainsi que le 18 septembre dernier, une cérémonie qui s’est tenue au km 10 du canal, dans les fières montagnes du Syunik, a donné le la au début des travaux. Pelles à la main, six personnalités ont symboliquement apporté du ciment à un carré de paroi du canal : Olivier Decottignies, ambassadeur de France en Arménie, Robert Ghukasyan, gouverneur du Syunik, Leïla Meliouh, directrice du PAM en Arménie, Zarouhi Aznauryan, directrice exécutive par intérim du Fonds Arménien Hayastan, un représentant des communes bénéficiaires et l’auteur de ces lignes. Le président de la République d’Arménie, Vahagn Khachaturyan, qui accorde une attention toute particulière au Syunik, avait dépêché l’un de ses adjoints, Aramayis Avétisyan. Bien entendu, les maires des villages qui vont profiter du retour de l’eau étaient présents. Ainsi que des chaînes de télévision.
Au moment où vous lisez ces lignes, les travaux avancent. En parallèle, les travaux des réseaux secondaires vont
démarrer : les tuyaux nécessaires sont déjà achetés. Mais beaucoup reste à faire : décider des meilleures cultures en concertation avec les agriculteurs, leur fournir éventuellement les semences nécessaires, les aider à retourner des terres devenues dures comme la pierre à force de ne pas avoir été labourées, tenir des réunions d’information et de formation, etc.
Mais l’espoir est de retour. Le coût est modique au regard des enjeux et des bénéfices attendus. En effet, pour rénover un mètre de canal et construire ses réseaux secondaires il faut en moyenne 200 euros ! Oui, avec seulement 200 €, voire davantage, bien sûr, si nous le voulons et le pouvons, chacune et chacun de nous peut contribuer à la réalisation d’un projet qui allie à l’utilité socio-économique une grande signification stratégique.
À nous de jouer !
AIDE AUX ÉCOLES ARMÉNIENNES DU LIBAN
Grâce aux dons du Phonéthon, l’aide annuelle de 100 000 € aux écoles arméniennes du Liban, durement touchées par la crise économique, a été reconduite. Un nouveau programme de formation professionnelle va être lancé avec l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.
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