Les Actus
Vingt-cinq ans de KASA :
l’union fait la force !
[11/01/2023] – Achod Papasian
Cela fait maintenant un quart de siècle que la fondation KASA (Komitas Action Suisse-Arménie) oeuvre sans relâche pour le développement durable en Arménie. Son approche pragmatique – centrée sur la personne, le civisme et la solidarité – en a fait une des organisations francophones les plus solides et dynamiques d’Arménie. Portrait d’une organisation avec laquelle le Fonds Arménien a été naturellement amené à collaborer.
L’histoire de KASA débute en octobre 1997, lorsque l’Atelier Vocal Komitas suisse, dirigé par Sirvart Kazandjian-Pearson, vient donner plusieurs concerts en Arménie. Frappés par le décalage entre la richesse humaine et culturelle du peuple arménien et sa précarité socioéconomique, ses membres décident de fonder une association humanitaire afin de soutenir l’engagement des Arméniens dans la vie économique, sociale et culturelle du pays. KASA est née. La présidente de la fondation, Monique Bondolfi, et son mari Dario sont depuis le début les forces motrices de l’association, entièrement dévoués à sa mission originelle, celle d’accompagner les Arméniens sur le chemin de l’autonomie. Dans cette optique, KASA a concentré ses actions sur cinq secteurs clés : l’humanitaire, la construction, les formations, l’économie sociale et solidaire, et le tourisme.
GENÈSE
Dès sa création, la Fondation s’est engagée à soutenir les Arméniens les plus défavorisés, selon la devise « Apprendre à pêcher plutôt que d’offrir un poisson ». Elle privilégie donc au départ la réalisation de projets humanitaires, surtout dans les régions sinistrées après le tremblement de terre de 1988. C’est ainsi qu’elle a financé des projets d’aide psychosociale, de développement et de formation de base, et qu’elle a réalisé une quarantaine de chantiers : écoles, internats, centres médicaux, sociaux et de formation, routes, gaz. A partir de 2002, elle soutient l’agriculture dans plusieurs villages isolés – Gogaran, Argina, Ardjut – en lien avec la réalisation d’infrastructures. KASA va également mettre l’accent sur des programmes de formation plus spécifiques, en présentiel ou à distance, par le biais de méthodes non formelles, comme un parcours original sur sa plate-forme d’e-learning ou des jeux didactiques de sa conception. En parallèle, son action s’est élargie à l’économie sociale et solidaire en développant un tourisme de proximité, alliant culture et rencontres, en formant en parallèle plus de 300 guides et en proposant des chambres d’hôtes dans les centres-villes d’Erevan et de Gumri. Et plus récemment, KASA a lancé le petit dernier de ses projets : « Khtan », un incubateur d’entrepreneuriat social qui contribue au développement de la société civile, principe cher à la fondation.
ANNIVERSAIRE
Cette année, on célèbre donc vingt-cinq ans d’action concrète d’une association désormais bien installée dans le paysage associatif arménien.
KASA compte aujourd’hui dans son équipe près de quarante collaborateurs répartis dans trois lieux : le bureau administratif et le Centre de formation et de culture EspaceS, tous deux implantés à Erevan et le Centre d’accueil et de formation KASA Gumri à Gumri.
Une association qui sait s’entourer, puisqu’elle multiplie les collaborations avec les organisations locales et internationales investies sur le terrain, comme Bread for the world (BFTW), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) ou l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
PARTENARIAT
En partenariat avec le Fonds Arménien de France, KASA a mis en œuvre en 2020 un projet pédagogique intitulé « Formation au développement durable » visant à sensibiliser et à éduquer les enfants aux enjeux de l’écologie. Ce projet s’inscrivait dans la phase finale du programme d’installation de panneaux solaires mis en œuvre par le Fonds Arménien de France dans la région de Lori et faisait également office de pilote pour le ministère de l’Éducation arménien, car cette thématique ne figure pas encore dans les programmes scolaires. Ainsi, trente-six enseignantes de vingt écoles de Vanadzor et trois d’Alaverdi ont été formées au développement durable pour ensuite transmettre leurs connaissances aux enfants âgés de dix à quatorze ans. Le projet s’appuyait sur une formation en présentiel (quelque peu malmenée par la pandémie de coronavirus), une plateforme d’apprentissage en ligne, le jeu éducatif « Futuro », développé par KASA et consacré aux objectifs de développement durable, ainsi que l’animation « Sept étapes vers l’école écologique », également conçue par KASA, sur l’enseignement des « gestes verts ».
Confortés par le succès de l’initiative, le tandem KASA – Fonds Arménien a décidé l’année dernière d’étendre le projet à une vingtaine d’écoles de la région de Lori, pour un total de quarante-trois enseignants. En plus des outils pédagogiques cités précédemment, le projet – actuellement en cours – s’appuie sur deux manuels traduits en arménien et adaptés au contexte du pays : « Durabilité et éducation » élaboré par le programme conjoint de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe pour la jeunesse, et la « Boîte climatique », développé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Et comme on ne s’arrête pas en si bon chemin, la formation a également été intégré au projet de rénovation du système d’eau potable dans le village de Haykadzor réalisé par les Fonds pan-arménien Hayastan et Arménien de France afin de sensibiliser la nouvelle génération à l’utilisation responsable des ressources en eau.
En Arménie comme ailleurs, l’union fait la force, et KASA en est un parfait exemple !