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Les Actus

Architectes de l’urgence
apporte son soutien à l’EPYM

[26/02/2022] – Achod Papasian

Suite à la guerre menée contre l’Artsakh en 2020, l’École Professionnelle Yeznig Mozian (EPYM) a été contrainte d’abandonner ses locaux et tous ses biens à Shushi, passée sous contrôle azerbaïdjanais.
Rapidement réinstallée à Stepanakert, l’EPYM poursuit cependant ses activités et son rééquipement, grâce notamment à l’aide d’Architectes de l’urgence, une association française qui intervient dans les zones touchées par les catastrophes ou les conflits armés.

L’ONG a déjà fourni près de 170 000 € de matériel professionnel à l’école.

Fondée en 2015 grâce au legs de Yeznig Mozian, un Arménien de France, et au soutien du gouvernement de l’Artsakh, l’EPYM était l’une des structures les plus dynamiques de la ville de Shushi.

Son cursus de formation gratuit permettait aux jeunes venus des différentes régions de l’Artsakh de se former à plusieurs spécialités des métiers du bâtiment, telles que la rénovation et la finition, l’installation d’équipements sanitaires et thermiques, le gros œuvre, la métallerie, l’électricité, la menuiserie, l’installation de panneaux solaires ainsi que la cuisine collective. Dans le même temps, les étudiants pouvaient mettre en pratique leur apprentissage en travaillant en alternance au sein d’entreprises de construction locales.
Malheureusement, la guerre des 44 jours est venue briser ce cercle vertueux. Mais l’EPYM n’a aucune intention de baisser les bras. Grâce à l’intervention du ministre des Infrastructures et des Transports de l’Artsakh, Hayk Khanoumyan, l’école a pu se réinstaller fin avril dans les locaux d’une ancienne usine, d’une superficie de 3 300 m2. « Quand nous avons découvert cet espace, c’était comme un miracle pour nous », avoue Nara Ichkhanian, la directrice exécutive de l’EPYM. « Aujourd’hui, près des trois-quarts des enseignants et des élèves de Shushi sont revenus, bien décidés à continuer l’aventure. Et comme les deux étages qui nous ont été attribués doivent être rénovés et aménagés, nous avons décidé de faire d’une pierre deux coups en confiant une partie des travaux à nos apprentis », précise-t-elle.
Mais comment travailler sans matériel, ni outils ? C’est là qu’intervient un second miracle, celui d’Architectes de l’urgence.
Spécialisée dans le conseil et l’assistance aux populations éprouvées par des catastrophes naturelles, technologiques ou humaines, l’ONG Architectes de l’urgence mène depuis 2001 près d’une quarantaine de programmes d’action et de reconstruction aux quatre coins du monde. Contactée par le ministère des Affaires étrangères suite à la guerre, Patrick Coulombel, cofondateur de l’association entre en contact avec l’EPYM par l’entremise de Lévon Baghdassarian, président de l’agence de voyages Saberatours, et de Robert Aydabirian, vice-président du conseil d’administration de l’EPYM et membre du Fonds Arménien de France. Architectes de l’urgence décide alors d’intervenir en Artsakh avec un don généreux de matériel et d’outillage de construction.
D’une valeur totale de 105 500 €, le premier envoi part du port de Marseille en janvier 2021 : vingt-cinq palettes de matériel de grande qualité comprenant des outils pour la métallerie, la menuiserie, la rénovation et finition, l’électricité, l’installation d’équipements sanitaires et thermiques, ainsi que des vêtements et des accessoires de travail. Un sacré coup de pouce, bientôt complété par un second envoi réalisé en septembre dernier et dont l’arrivée est prévue pour le début de l’année 2022.
D’une valeur de 63 818 €, celui-ci comprend du mobilier d’atelier, des échelles et escabeaux, des compresseurs électriques, du matériel électroportatif, ainsi que divers outillages pour les ateliers de soudure et d’électricité.
En plus de l’envoi d’une aide matérielle qui est fondamentale pour l’enseignement, l’association française envisage également de collaborer avec l’EPYM dans le domaine de la pédagogie.
« Nous serions intéressés par la mise en place d’un partenariat sur le long terme, notamment dans le cadre de la formation, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants », indique Patrick Coulombel. « Grâce à notre expérience sur le terrain dans les zones de guerre et les zones à risques, nous avons développé un cursus de transfert de connaissances et de savoir-faire qui pourrait être très utile aux ouvriers locaux. »
« Même dans le malheur, il y a du bon », dit l’adage arménien. Ainsi, après le traumatisme du conflit de 2020, l’École Professionnelle Yeznig Mozian a su rebondir et reste déterminée à se développer et à construire, là où d’autres n’aspirent qu’à détruire. Et pour cela, elle peut compter sur le dévouement de ses collaborateurs… et sur sa bonne étoile !

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