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Les Actus

120000 Artsakhiotes retenus en otage

[03/05/2023] – Achod Papasian

Malgré les nombreux appels de la communauté internationale, l’Azerbaïdjan continue de bloquer la seule route qui relie l’Arménie à l’Artsakh.

Des manifestants soutenus par le gouvernement azerbaïdjanais empêchent depuis le 12 décembre tout trafic, privant la population du Haut-Karabagh d’approvisionnement en nourriture, en carburant, et en médicaments. Pour faire face aux pénuries, les denrées alimentaires de la petite république sont rationnées, les écoles et les jardins d’enfants fermés, et le gaz et l’électricité distribués au compte-gouttes.

Dans ce contexte de crise humanitaire, l’aide alimentaire récemment envoyée par le Fonds Hayastan et les serres distribuées l’année dernière par le Fonds Arménien de France revêtent une importance vitale.

Soixante tonnes d’aide alimentaire arrivent en Artsakh.

Depuis fin décembre, le Fonds Arménien mondial Hayastan tenait prête à Goris une cargaison de 100 tonnes de produits alimentaires de base destinée à la population d’Artsakh. Le 13 février, une première livraison de 60 tonnes a enfin pu être acheminée jusqu’à Stepanakert grâce à la médiation des forces russes de maintien de la paix.

Dès les premiers jours du blocus terrestre imposé par l’Azerbaïdjan, la question de l’envoi d’une aide humanitaire d’urgence à l’Artsakh a été discutée lors d’une réunion extraordinaire du conseil des gouverneurs du Fonds Arménien mondial Hayastan. Deux semaines plus tard, une cargaison de 100 tonnes de produits alimentaires d’une valeur totale de 300 000 dollars a été acheminée à Goris mais n’a pas pu être remise aux autorités de Stepanakert, à cause du blocus azéri.

Suite aux interventions des forces russes, 60 tonnes de cargaisons ont finalement pu être livrées, dans le cadre d’un envoi global de 200 tonnes d’aide envoyées par différentes organisations. La cargaison du Fonds Hayastan comprenait du riz, des pâtes, du sarrasin et de la farine. Les 40 tonnes d’huile, restées à Goris, attendent leur tour. La distribution de l’aide alimentaire, assurée par le ministère du Développement social et de la Migration d’Artsakh, a débuté dans la foulée. Les autorités ont en premier lieu servi les familles appartenant aux catégories sociales prioritaires, telles que les familles nombreuses, les familles de soldats morts ou blessés et les familles des personnes portées isparues. Les familles socialement défavorisées ont également été livrées en priorité, ainsi que tous les hôpitaux et les jardins d’enfants. En dehors de la capitale, les denrées alimentaires ont été distribuées par les administrations de chaque province. Comme l’a assuré le directeur exécutif du Fonds Arménien mondial Hayastan, Haykak Arshamyan, le Fonds prévoit de fournir sous peu une nouvelle aide alimentaire à l’Artsakh. Il a également indiqué qu’une nouvelle cargaison de médicaments essentiels était prête à être envoyée par le biais du Comité international de la Croix-Rouge.
A l’heure où la crise humanitaire en Artsakh continue de s’aggraver, où les denrées alimentaires sont rationnées et les médicaments quasiment épuisés, le soutien de la diaspora aux actions d’urgence du Fonds reste primordial.

Serres à Shosh : un peu d’autonomie malgré le blocus.

L’année dernière, le Fonds Arménien de France a étendu son programme de distribution de serres aux villages de Shosh et de Sznek en Artsakh. Ainsi, trente-sept serres de 100 m2 chacune ont été installées chez une sélection de villageois disposant des conditions requises en termes de surface et d’accès à l’eau. Le maire du village nous parle de leur utilisation pendant le blocus

«Nous faisons principalement pousser des légumes que nous vendons au marché de Stepanakert ou dans les magasins des villages voisins », explique Eric Abrahamian, le Maire de Shosh. « A cause du blocus, l’électricité est rationnée, ce qui complique l’irrigation des plants.

Actuellement, il y a des coupures de courant d’une heure toutes les trois heures. Même chose pour le chauffage des serres. Nous utilisons parfois des groupes électrogènes pour réguler la température, mais l’essence reste difficile à trouver. » Les récoltes régulières permettent aux bénéficiaires de nourrir leurs familles, tout en s’assurant un revenu avec la vente en magasin. Selon Kamo Aharonian, un autre agriculteur de Shosh, l’arrivée du printemps et la remontée des températures vont permettre aux serristes du village de diversifier leur production. « Dans les conditions actuelles, je ne peux faire pousser que des légumes qui supportent le froid, comme les poivrons, les tomates et les concombres », indique-t-il.
« Bientôt, je vais pouvoir planter des haricots et des pommes de terre, que je pourrai récolter dans à peu près deux mois. » En plus d’assurer une autonomie – certes partielle, mais appréciable – sur le plan alimentaire et financier, les serres mettent aussi aux bénéficiaires un peu de baume au cœur. « Grâce aux serres, nous occupons nos journées, le quotidien est moins pénible, et notre village reste vivant ! », sourit Kamo.
En attendant que le printemps apporte avec lui de meilleures nouvelles…

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